Sans titre
Monsieur le prévôt des marchands
N’a plus rien à craindre des vents
Depuis qu’au Théâtre lyrique
Il s’amuse par-ci par-là
Et qu’il court en cas de colique
Vite à l’Any de l’Opéra1
.
- 1Mlle Lany, danseuse de l'Opéra, maîtresse de M. le prévôt des marchands. Son nom fait allusion l'anis qui chasse les vents.
Clairambault, F.Fr.12719, p.299 -F.Fr.15153, p.257 - Cité dans Laurence Bongie, La Bastille des pauvres diables (2010), p.152
Souffrant de la goutte et d’une persistante et peu discrète tendance à la flatulence (au point d’en avoir acquis une réputation douteuse à la Ville), il ne jugeait pas indigne de jeter son mouchoir à celles des actrices de l’Opéra qui lui plaisaient. Il avait pris une danseuse, la demoiselle Lany pour maîtresse. A ses amis, Bernage confiait que son médecin lui avait suggéré l’acte sexuel comme un excellent remède « contre les coliques venteuses dont il est suffoqué ». L’histoire se répandit, ce qui donna lieu à un couplet satirique, que Meusnier, bien sûr, recueillit dans ses cahiers (La Bastille des pauvres diables, p.152). Selon l'article Anis de l’Encyclopédie, cette plante a entre autres le pouvoir de calmer les coliques.