Sans titre
Nous entendions dire partout
Monsieur de Bernage à ce coup
S’est surpassé lui-même.
C’est bien pis encor cette fois
Que ce ne fut aux bals de bois.
Ah, mardié, que je l’aime !
Ce magistrat judicieux
Ordonne les fêtes au mieux,
Au parfait, au suprême.
Les beaux chars ! les beaux chevaux !
Le bon vin qui sort des tonneaux.
Ah, mardié, que je l’aime !
Tous ont crié, grands et petits,
Bourgeois, jusques au noble fils
De Monseigneur de Treme.
Vive, vive mille et mille ans
Monsieur le prévôt des marchands.
Ah, mardié, que je l’aime !
Cependant il nous fit, hélas !
Pour nous sentir d’un Jeudi gras
Un jeudi de carême.
Au Diable aussi qui chantera
Et celle de nous qui dira
Ah, mardié, que je l’aime !
Qu’à nos fenêtres quelque jour
De son berlingot à son tour
Au balcon d’un troisième
Il voie un objet plein d’appas
Qui lui fasse dire tout bas
Ah, mardié, que je l’aime !
La nuit pour la cajoler
Il pensera vous enfiler
D’une vitesse extrême
Nous barricadant avec soin
Nous l’enverrons dire plus loin
Ah, mardié, que je l’aime !
Mazarine Castries 3989, p.266-68