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Sans titre

Nous entendions dire partout

Monsieur de Bernage à ce coup

S’est surpassé lui-même.

C’est bien pis encor cette fois

Que ce ne fut aux bals de bois.

Ah, mardié, que je l’aime !

 

Ce magistrat judicieux

Ordonne les fêtes au mieux,

Au parfait, au suprême.

Les beaux chars ! les beaux chevaux !

Le bon vin qui sort des tonneaux.

Ah, mardié, que je l’aime !

 

Tous ont crié, grands et petits,

Bourgeois, jusques au noble fils

De Monseigneur de Treme.

Vive, vive mille et mille ans

Monsieur le prévôt des marchands.

Ah, mardié, que je l’aime !

 

Cependant il nous fit, hélas !

Pour nous sentir d’un Jeudi gras

Un jeudi de carême.

Au Diable aussi qui chantera

Et celle de nous qui dira

Ah, mardié, que je l’aime !

 

Qu’à nos fenêtres quelque jour

De son berlingot à son tour

Au balcon d’un troisième

Il voie un objet plein d’appas

Qui lui fasse dire tout bas

Ah, mardié, que je l’aime !

 

La nuit pour la cajoler

Il pensera vous enfiler

D’une vitesse extrême

Nous barricadant avec soin

Nous l’enverrons dire plus loin

Ah, mardié, que je l’aime !

Numéro
$6736


Année
1747




Références

Mazarine Castries 3989, p.266-68