Sans titre
Sans goût, sans grâce et non sans fiel
Quel est donc l’affreux naturel
De cet ingrat abbé Bazile1 ?
Jusque sur son parrain Caron
Qui fit sa fortune et son nom,
Jaillit le venin qu’il distille !
Et cependant il se croit bon,
De la bonté de La Fontaine !
Allons, sa folie est certaine ;
Dans une cage à numéro
Qu’il en soit traité sans remise
Pour masquer sa double sottise
En prose et vers sur Figaro.
- 1L’auteur des Petites affiches, baptisé du nom de Bazile, par Beaumarchais, a fait une nouvelle diatribe contre la préface de Figaro. Un plaisant, bon ou mauvais, mais leste d’esprit, a mis sur cette feuille, à l’instant qu’elle a paru, l’impromptu suivant. Pour l’entendre, il faut savoir que l’Abbé a ajouté une fable très plate à sa critique, qui justifie en quelque sorte Beaumarchais par des exemples tirés de Molière et de Regnard.
CSPL, XVIII, 48-49