Remontrance que la Raison fait aux avocats après leur rentrée générale au Palais du 23 juillet 1735
Remontrance que la Raison fait aux avocats après leur rentrée générale au Palais du 23 juillet 1735
Pour sauver le Sénat ainsi que le Barreau
Je viens de leurs discords éteindre le flambeau.
Vous qu’on vit toujours, brûlant d’un même zèle
Faire de la raison votre guide fidèle,
Ne point rendre d’arrêts que je n’eusse dicté,
Mais aujourd’hui j’ai vu trahir mes espérances.
Souffrez que le respect, le vrai, la liberté
Osent vous adresser ces justes remontrances ;
Respectez la raison, sénateurs, avocats,
Cessez de l’offenser par ces comiques scènes
Que donnent au Public vos frivoles débats ;
Sénateurs, ménagez de nouveaux Démosthènes ;
Craignez de vous charger du reproche d’ingrats ;
Oracles du Barreau, que vos âmes hautaines
Ne volent désormais ni trop haut ni trop bas ;
Pour mieux vous perdre tous, on use d’artifice.
Serez-vous des derniers à voir le précipice
Qu’un ennemi secret a creusé sous vos pas ;
Étroitement unis, il vous trouve invincibles.
Je sais que, séparés, vous n’êtes plus terribles.
Il veut vous diviser, ne le secondez pas.
Réunis, jurez-vous une paix éternelle,
Et pour voir dès le jour finir une querelle
Qui ne pourrait jamais qu’être hors de saison,
Dans votre souvenir souffrez que je rappelle
L’imprescriptible droit qu’a sur la Raison.
C’en est fait, le succès répond à mon attente,
La discorde à jamais me laisse triomphante.
Pour sauver le Sénat ainsi que le Barreau
Je viens de leurs discords éteindre le flambeau.
vous qu’on vit toujours, brûlant d’un même zèle
Faire de la raison votre guide fidèle,
Ne point rendre d’arrêts que je n’eusse dicté,
Mais aujourd’hui j’ai vu trahir mes espérances.
Souffrez que le respect, le vrai, la liberté
Osent vous adresser ces justes remontrances ;
Respectez la raison, sénateurs, avocats,
Cessez de l’offenser par ces comiques scènes
Que donnent au Public vos frivoles débats ;
Sénateurs, ménagez de nouveaux Démosthènes ;
Craignez de vous charger du reproche d’ingrats ;
Oracles du Barreau, que vos âmes hautaines
Ne volent désormais ni trop haut ni trop bas ;
Pour mieux vous perdre tous, on use d’artifice.
Serez-vous des derniers à voir le précipice
Qu’un ennemi secret a creusé sous vos pas ;
Étroitement unis, il vous trouve invincibles.
Je sais que, séparés, vous n’êtes plus terribles.
Il veut vous diviser, ne le secondez pas.
Réunis, jurez-vous une paix éternelle,
Et pour voir dès le jour finir une querelle
Qui ne pourrait jamais qu’être hors de saison,
Dans votre souvenir souffrez que je rappelle
L’imprescriptible droit qu’a sur la Raison.
C’en est fait, le succès répond à mon attente,
La discorde à jamais me laisse triomphante.
F.Fr.13661, f°199r-199v - F.Fr.15147, p.109-111 - BHVP, MS 659, p.240-41
imprimé