Aller au contenu principal

Sans titre

Courcillon cessant de nous plaire1
N’inquiètera plus Vénus,
Duclos plaira moins au parterre2
Quand je cesserai d’aimer Bacchus.

Albert sera sage et sincère
Vivant avec tous sans façon
Il sera plus brave que son père
Quand je cesserai d’aimer Fanchon.

On verra La Faye être dupe,
Lassé sera doux et bénin
D’Huxelles aimera la jupe
Quand je cesserai d’aimer le vin.

Croisac prêchera l’indulgence,
Du Fay l’amour du prochain,
Le Bouillons feront abstinence
Quand je cesserai d’aimer le vin.

La bonne foi sera contente,
Nous jouirons d’un doux destin
Et la religion florissante
Quand je cesserai d’aimer le vin.

  • 1Le marquis de Courcillon, fils du marquis d’Angeau, ayant quitté les femmes pour les hommes, il avait un laquais nommé du Buisson qui lui servait de bardache, et comme il se servait des deux frères comédiens Quinault et Dufrêne au commencement de leur avénement à la Comédie, où il les a même bien soutenus par le comble de présents qu’il leur faisait, il leur prêtait aussi en revanche du Buisson dans leurs parties de débauche qui pour l’ordinaire était à la Maison rouge à Chaillot après la comédie toute la nuit.
  • 2Duclos, fameuse actrice de la Comédie et grande putain.

Numéro
$1684


Année
1720




Références

F.Fr.12673, p.377-78 (manque le dernier couplet) - F.Fr.15131, p.277 - Arsenal 2930, p.371-72 - Arsenal 3115, f°205r-205v - Mazarine 2164, p.2 - BHVP, MS 547, (non numéroté) - Lyon BM, MS 1552, p.359-61 - Toulouse BM, MS 855, f°171v-172r