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Au sujet de la guerre présente

Chanson  au sujet de la guerre présente

Les Anglais avancent à grands pas,

Ils campent tout près de Breda

Espérant rentrer en Brabant.

Cumberland arrive en dansant

En lorgnant il voit notre damp

Où le Saxon paraît triomphant

D’un ton tout bas il s’écria :

Ah ! le voilà, le voilà là.

 

Faisant feinte de s’approcher

Cumberland tout déconcerté

Rengaîne son beau compliment,

Avance un peu en reculant.

Il découvrit le grand Saxon

Tout au beau milieu du salon.

Il dit comme ça, je sors de là

Car le voilà, le voilà là.

 

Il regarde Anvers de loin,

Il voudrait lui donner la main.

Saxon lit dans sa pensée,

Cumberland le voudrait bloqué

Mais Anvers et si fortifiée

Qu’il aura peine d’approcher.

Il tentera comme il pourra

Mais nos soldats, nos soldats sont là.

 

Que vont dire ces fiers Anglais

En apercevant notre Roi ?

Ils tremblent tous de frayeur

En voyant Louis le vainqueur.

Si l’Anglais crie Victoria,

Le Français partout chantera

Et le soldat entonnera :

Le Roi est là, le voilà là.

 

À l’aspect de ce Roi vainqueur

Honorons partout sa valeur ;

Courage, enfants du dieu Mars,

Déployons tous nos étendards.

Allons vaincre nos ennemis,

C’est Louis qui nous y conduit.

Le voyant là chacun dira :

Le bon papa, le voilà là.

 

C’est le père de tous les soldats,

Marchons sous l’effort de son bras.

Pour l’honneur de nos fleurs de lys

Il nous faut tous vaincre ou mourir.

Anglais, si vous n’avancez pas,

Louis va partir à grands pas.

Il vous dira, je suis par là,

Car me voilà, me voilà là.

 

Nos Morlières avec nos Grassins1

Font déjà bien du retintin.

Nos hussards avancent à grands pas

Pour vous tendre quelques appas.

Nos grenadiers à petit bruit

Vous cherchent partout dans vos nids.

Vous tremblez là, près de Breda :

Aussitôt vous posez armes bas.

 

D’où vient donc ici vous cacher ?

Cette salle est belle à danser,

L’air en est sorti de Paris

Nous allons le jouer ici ;

Dansez donc ! vou ne dansez pas ?

Pourquoi donc çà restez-vous là ?

Le Roi est là, le voilà là.

 

Cumberland répond d’un air froid :

La danse est trop fine pour moi

Vous savez bien qu’à Fontenoy

Je manquai me mordre les doigts.

De la salle je n’ose approcher,

J’appréhende de trébucher,

Peur du fracas, je reste là,

Et me voilà, me voilà là.

 

Tâchez donc de mieux redanser,

Nos violons sont tous préparés

L’air en est facile à jouer,

D’un bon goût assez distingué.

On le joue à notre Opéra

Et disant ut si la sol fa

Pour bien solfier il faut la clé

Mais notre Roi va vous l’a va donner.

  • 1 Troupes légères

Numéro
$8197


Année
1747 juin




Références

Maurepas, F.Fr.12650, p.141-44