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Sans titre

Mes chers amis et bonnes bêtes1 ,
Coqs, canards, poulets et dindons,
Essayez en grattant vos têtes
D’en tirer de bonnes raisons,
Et sur la forme et non le fond,
Discutez tous, tant que vous êtes.
Le plus hardi de mes valets
Qu’un grand amour du bien domine,
M’apprend que le ciel vous a faits
Pour ma gloire et pour ma cuisine.
Je prétends donc vous croquer tous,
Tel est mon petit manifeste.
Sur la sauce décidez-vous…
Mon cuisinier fera le reste2 .

  • 1En ce temps-là Calonne dit à ses disciples : le royaume de France est semblable à un père de famille qui, ayant assemblé dans sa cour les principaux de ses animaux domestiques, leur parla en ces termes (M.)
  • 2On colporta secrètement une caricature qui représentait un fermier au milieu de sa basse-cour entouré de poules, de coqs, de dindons, de canards. On lisait ce petit dialogue au bas de la gravure : Le fermier - Mes bons amis, je vous ai rassemblés tous pour savoir à quelle sauce vous voulez que je vous mange. / Un coq (dressant la crête) - Mais nous ne voulons pas qu’on nous mange./  Le fermier - Vous vous écartez de la question.

Numéro
$5569


Année
1787




Références

Mémoires de Weber, t.I, p.163-64


Notes

Une autre version en $2619