Tombeau de Me Jérôme Argouges, lieutenant civil1
Mortel ambitieux, arrête, apprends mon sort.
Un prévôt trop actif me procura la mort ;
Les coups qu'il me porta d'une main téméraire
Aux droits qui m'étaient dus ont osé me soustraire,
Les ayant morcelés jusqu'à mon cabinet,
Il me fit prononcer ainsi qu'un perrroquet.
Des juges châtelains ma gloire méprisée
Du client importun m'attira la risée.
Je voyais mon prévôt de tous félicité.
Je crevais de dépit malgré ma gravité.
Mon âme descendit sur la rive infernale
Conservant avec soin sa morgue magistrale.
Vous, lieutenant futurs, priez le bon Pluton
Qu'il me laisse là-bas prononcer en mon nom,
Que tous les farfadets me fassent la courbette
Et que d'aucun prévôt je ne sois l'interprète.

• 1Autre titre: Tombeau de M. d'Argouges, lieutenant civil, à l'occasion de son différend avec M. d'Esclimon (?) prévôt de Paris