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Sans titre

Écoutez le plaisant récit

Qu’on fait du Roi d’Espagne.

Il baise tant, à ce qu’on dit,

La Reine sa compagne

Qu’elle en a bien mal au croupion

La faridondaine, la faridondon

Que les reins elle crie aussi,

Biribi

A la façon de Barbari

Mon ami.

Dix coups le jour, autant la nuit,

N’est assez à sa guise.

Il se branle encore le vit

Quand il est à l’église.

C’est le plus vigoureux champion

La faridondaine, la faridondon

Qui soit au pays du midi,

Biribi

A la façon de Barbari

Mon ami.

Quand on a plus de cinquante ans

On ne vaut rien en France.

De deux coups on est sur les dents,

On tombe en défaillance.

A cinquante-sept environ

La faridondaine, la faridondon

On ne voit tel prodige ici

Biribi

A la façon de Barbari

Mon ami.

La Reine n’y pouvant tenir,

Lasse d’être montée,

D’Italie a fait revenir

Une voix enchantée

Qui doit le calmer par ses sons

La faridondaine, la faridondon

C’est le fameux Farinelli1

Biribi

A la façon de Barbari

Mon ami.

  • 1 On prétend que le Roi d’Espagne est si amoureux qu’il ne peut se contenter deux heures de suite, et que la Reine a fait venir d’Italie le fameux chanteur Farinelli pour essayer s’il ne pourrait pas produire le même effet que le flûteur d’Agamemnon sur Clytemnsestre, sa femme. (Castries)

Numéro
$6111


Année
1740




Références

Mazarine Castries 3987, p.245-47