Sans titre
Apprenez quels sont les grands biens
Que l’on répand à pleines mains
Landerirette
Sur tout le peuple de Paris
Landeriri
À nos armes on a soumis
Un grand et fertile pays,
On l’appelle Mississipi
Crozat, ce fameux partisan,
L'avait conquis argent comptant,
Mais Law sur lui l’a reconquis.
Les forces de ce grand État
Officiers, matelots, soldats
Dans une barque sont partis
On nous doit envoyer bientôt
La charge au moins d’un chariot
De la terre de ce pays.
Pour en avoir, petit et grand
En foule quitte son argent
Tant cette terre est de haut prix.
Mais c’est en vain que le commun
La voudrait payer dix pour un
Law n’en donne qu’à ses amis.
Il faut espérer cependant
Tant son esprit est bienfaisant
Que nous y serons tous admis.
Ceux qui s’opposent aux projets
Sentiront même les effets :
Il veut qu’ils soient tous enrichis.
Pour cela par force on prendra
Leurs contrats qu’on leur changera
En terres du Mississipi.
L’or et l’argent on proscrira
Et du seul papier on aura
Il est bien plus commode aussi.
Nos offices, charges, emplois,
Seront troqués dans peu de mois
En bon bien au Mississipi
Chantons donc pour tant de bienfaits
Vivat le grand Orléanais
Et vivat Law son favori.
Mazarine Castries Ms 3982, p.339-40