Epigramme sur l’abbé Leblanc à l’occasion de ce qu’il briguait une place à l’académie française
Épigramme sur l’abbé Leblanc à l’occasion de ce qu’il briguait une place à l’académie française
Jadis Apollon fut berger.
Même encore aujourd’hui sur les bords de la Seine
On voit paître un troupeau qu’il daigne protéger
Et compter trois fois la semaine.
Malgré les soins du dieu, cet illustre bétail
Essuie assez souvent de rudes escarmouches
Et ne rentre guère au bercail
Sans être maltraité par certains loups farouches.
« Quoi, dit un jour Phoebus, mes nourrissons chéris
seront toujours en proie à ce peuple féroce !
qu’on me fasse venir d’Angletere ou d’Écosse
un bataillon de dogues aguerris.
Eh ! qu’avez-vous besoin d’une meute étrangère ?
Lui répondit certain quidam :
Vous pouvez de Pluton emprunter le cerbère,
Mais faites mieux, ayez l’abbé Le Blanc.
F.Fr.10478, f°374r - F.Fr.15153, p.212-14 - NAF.9184, p.430 -
On le dit fils d’un geôlier de Dijon ; il est protégé de Mme la marquise de Pompadour. Il est connu d’ailleurs pour une assez mauvaise tragédie intitulée Saïde, dont il est l’auteur.