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La Récompense de d’Argenson

La récompense de d’Argenson
On applaudirait au Régent
D’avoir dépossédé Noailles,
Si cet imprévu changement
N’attaquait que cette canaille ;
Mais le malheur est qu’il confond
L’honnête homme avec le fripon.

Jadis, habile en son métier,
Le garde des Sceaux sut le défendre
Des attaques du cordelier,
Qui devaient le réduire en cendre.
Le Régent, de trop de bienfaits,
Comble qui cache ses forfaits.

Du Régent heureux m…
Portez à tout votre espérance1 ;
Aujourd’hui, par le don des sceaux,
D’Argenson a sa récompense.
Pour vous les plus brillants emplois
Sont destinés, malgré le choix2 .

  • 1On lit dans la Vie privée de Louis XV : « Les moyens qui portèrent M. d’Argenson aux honneurs et à la confiance du Régent n’étaient pas moins surprenants par leur espèce et leur contradiction. D’une part, c’était le zèle infâme avec lequel le lieutenant de police avait servi ce prince dans ses débauches, soit en lui procurant les objets les plus propres à contribuer à ses plaisirs, soit en veillant à ce que ceux‑ci ne fussent pas troublés, à ce que sa personne auguste fût toujours en sûreté dans les lieux les plus suspects et les plus dangereux, soit en couvrant d’un voile officieux ses orgies et son libertinage, pour que rien n’en transpirât aux oreilles de Louis XIV. » Les Mémoires de Richelieu confirment ces assertions. (R)
  • 2malgré les lois (Maurepas).

Numéro
$0271


Année
1718




Références

Raunié, III 31-32 - Clairambault, F.Fr.12697, p32 - Maurepas, F.Fr.12629, p.248