Sur le régent
Disparaissez, faits de Louis,
Tant vantés au Parnasse,
Nos honneurs s’en vont abolis ;
Philippe les efface,
Il a rétabli les duels1
Remis le jansénisme2
;
Bientôt nous verrons des autels
Rendus au calvinisme3
.
- 1Le Régent ne montra pas à l’égard des duellistes la même sévérité que Louis XIV ; il se borna à les priver des emplois qu’ils occupaient dans l’État, et à les envoyer pour quelque temps à la Bastille. « Sans s’expliquer trop ouvertement, remarque Duclos, il insinuait que les duels étaient un peu trop passés de mode. » (R)
- 2L’élévation du cardinal de Noailles pouvait sembler de la part du Régent un hommage rendu aux doctrines jansénistes, car, pour le public d’alors, la question théologique s’était transformée en une question de personnes. Quiconque n’était pas l’ami des jésuites passait pour janséniste, et éloigner les jésuites, c’était remettre en honneur le jansénisme. (R)
- 3Le Régent eut un moment la pensée de rappeler les huguenots bannis ; il fut dissuadé de son projet par Saint-Simon. (R)
Raunié, II,24-25 - Clairambault, F.Fr.12696, p.18 - Maurepas, F.Fr.12628, p.212 - Arsenal 2961, p.324 - Arsenal 3132, p.231
Un des rares poèmes du temps d'inspiration constitutionnaire.