Chanson sur le duc de Gesvres
Un certain petit poulet
Qui voulait
Etre coq et ne pouvait
Prit poulette en mariage
Dont un con, dont un contrat fut le gage.
Qu’il est beau, qu’il est bien fait,
En effet,
Que son visage est parfait ;
Son corps est rempli de grâces
Mais ce vi, mais ce visage n’est que glace.
La poulette a combattu
Et perdu
Trois ans malgré sa vertu ;
Sa vertu veut qu’elle endure,
Mais son con, mais son conseil en murmure.
Le faux coq est donc bien fait,
C’est un fait,
Mais c’est qu’il est sans effet.
Ce n’est point une imposture,
Car son vi, car son visiteur l’assure.
Son beau corps nu parcouru,
L’as-tu vu ?
De cire vierge on l’a cru
Et les experts même admirent
Ce beau cu, ce beau cupidon de cire.
Si de la ceinture en bas
Il n’a pas
De l’amour les vrais appas,
Son triste sort est à plaindre,
Car son vi, car son visage est à peindre.
F.Fr.9351, f°328v-329r - F.Fr.15141, p.316-18