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Chanson sur M. Chauvelin

Chanson sur M. Chauvelin1

Chacun est bien embarrassé

De savoir si c’est Le Tellier

Ou une belle maréchale,

Ou notre vieille martingale

Qui a procuré le cordon

A Chauvelin, le beau garçon.

 

L’on dit que c’est le confesseur,

Lequel ayant tant de frayeur

De D’Aguesseau, de sa prudence,

Et ou balancer sa science

Fait descendre le paraclet

Sur un des Messieurs du parquet.

 

D’autres disent que ce bourgeois

Etant épris d’un feu grégeois

Pour une aimable et noble dame,

A voulu anoblir sa flamme

Et couronner un si beau feu

De deux aunes de cordon bleu.

 

Vous Badauds qui admirez tant2

L’éclat d’un si bel ornement

Vendu quatre cent vingt mil livres,

Priez Dieu qu’il vous délivre

D’avoir jamais tentation

D’acheter si cher un cordon.

 

Monsieur le cardinal Thiard

A dit au Roi, c’est un gaillard,

Grand ennemi de quiétistes,

Grand destructeur de jansénistes.

Le Roi l’en a complimenté

Quand il a son serment prêté.

 

 

  • 1  Chanson sur le cordon bleu donné à M. Chauvelin, avocat général, qui avait acheté la charge de Grand trésorier des ordres du Roi 420 000 # de M. Chamillard, au mois de décembre 1713.
  • 2Les deux derniers couplets dans Maurepas seulement.

Numéro
$7828


Année
1713




Références

Maurepas, F.Fr.12627, p.345-46 - F.Fr.15141, p.118 - F.Fr.15159, f°17