Chanson sur M. Chauvelin
Chanson sur M. Chauvelin1
Chacun est bien embarrassé
De savoir si c’est Le Tellier
Ou une belle maréchale,
Ou notre vieille martingale
Qui a procuré le cordon
A Chauvelin, le beau garçon.
L’on dit que c’est le confesseur,
Lequel ayant tant de frayeur
De D’Aguesseau, de sa prudence,
Et ou balancer sa science
Fait descendre le paraclet
Sur un des Messieurs du parquet.
D’autres disent que ce bourgeois
Etant épris d’un feu grégeois
Pour une aimable et noble dame,
A voulu anoblir sa flamme
Et couronner un si beau feu
De deux aunes de cordon bleu.
Vous Badauds qui admirez tant2
L’éclat d’un si bel ornement
Vendu quatre cent vingt mil livres,
Priez Dieu qu’il vous délivre
D’avoir jamais tentation
D’acheter si cher un cordon.
Monsieur le cardinal Thiard
A dit au Roi, c’est un gaillard,
Grand ennemi de quiétistes,
Grand destructeur de jansénistes.
Le Roi l’en a complimenté
Quand il a son serment prêté.
Maurepas, F.Fr.12627, p.345-46 - F.Fr.15141, p.118 - F.Fr.15159, f°17