Sur la prise d’Ypres
Sur la prise d’Ypres
Une lettre de mon mari
A rendu mon cœur réjoui.
Ypres, m’écrit-il, est rendue,
Chère Catau, réjouis-toi.
Mon mari parmi les soldats
Se distingue n’en doutez pas ;
Il est un des premiers en tête,
Des plus fiers, des plus hardis,
Il fera bien baisser la crête
À nos superbes ennemis.
Hélas, que n’étais-je garçon,
J’aurais voulu, jarnicotton,
J’aurais voulu porter les armes ;
Je n’aurais pas craint les hasards,
J’aurais goûté cent mille charmes
À l’ombre de nos étendards.
Peu s’en faut que dans le moment
Je ne change d’habillements,
Que je m’en aille à l’armée.
Plus brave alors que mon mari,
Jee ferais avec mon épée
Mordre la terre à l’ennemi.
F.Fr. 15134, p. 862-64
Guerre de Succession d'Autriche. $7599-7609 sont destinés à exalter les sentiments d'attachement à la monarchie et ses succès militaires. Le ton emphatique et l'extrême médiocrité de l'expression permettent d'attribuer tous ces textes à une même plume.