Sans titre
Sus, sus, chers compagnons1 ,
Ypres vient de se rendre.
Sus, sus, chers compagnons,
Buvons, rions, chantons.
D’un roi des Bourbons
Pouvait-on moins attendre ?
Chantons d’un air tendre
Les heureux exploits
Du plus puissant des rois.
Le prévôt des marchands2
Par un feu d’artifice
Le prévôt des marchands
Veut que les habitants
Petis comme grands,
Chacun se réjouisse.
Les lois de police
Sauront prévenir
Les malheurs à venir.
Chacun aura l’honneur
De voir le duc de Gesvres3 ,
Chacun aura l’honneur
De voir le gouverneur
Jeter d’un grand cœur
De l’argent dans la grève
Gare qu’on y crève ;
On se poussera,
En aura qui pourra.
Alors chaque échevin
Fera mettre à sa porte4 ,
Alors chaque échevin
Fera mettre du vin.
On verra soudain
Une nombreuse escorte,
Gens de toutes sorte,
Crocheteurs, savoyards
Viendront de toutes parts.
- 1À l’occasion des réjouissances faites à Paris pour la prise de la ville d’Ypres.
- 2Il y eut dans la grève un feu d’artifice, des illuminations et des pièces de vin aux quatre coins de cette place.
- 3Le duc de Gesvres vint à la ville après le Te Deum à Notre-Dame et jeta de l’argent dans sa route.
- 4Les échevins de ville firent mettre des pièces de vin devant leur porte qui furent distribuées au peuple et firent jeter des cervelas, langues fourrées et des pains.
F.Fr. 15134, p. 853-57
Guerre de Succession d'Autriche. $7599-7609 sont destinés à exalter les sentiments d'attachement à la monarchie et ses succès militaires. Le ton emphatique et l'extrême médiocrité de l'expression permettent d'attribuer tous ces textes à une même plume.