Sur le Dixième et l’industrie
Sur le Dixième et l’industrie
Qu’on est à plaindre maintenant
D’avoir de l’esprit, du talent.
À l’amende on met le génie,
Et par une barbare loi
Dès que l’on a de l’industrie
C’est un droit de plus pour le Roi.
On met dans ce pays maudit
Des impôts jusque sur l’esprit
Bientôt l’amour et la tendresse
Payeront la capitation,
Et l’on n’aura plus de maîtresse
Sans craindre l’imposition.
Au prorata de mon amour
Si l’on me taxait en ce jour,
Cloris, je serais insolvable :
Le dixième de mon ardeur
Est d’un prix trop considérable
Pour en acquitter la valeur.
F.Fr.15134, p. 540-41