Sur l'ordre de la félicité.
Sur l'ordre de la félicité
Avis sincère à Mlle… chevalière de cet ordre
L'ancre1 journellement
À votre côté brille ;
Pour vous quel ornement !
Quittez cette vétille :
L’attribut d’une fille
De la félicité
Doit être la béquille
Du père si vanté.
Oui, ce bijou charmant
Convient seul au mystère.
Portez-le, bel enfant,
Vous ne sauriez mieux faire,
Et qu’en gros caractère
Tout autour soit moulé
Le mot à l’ordinaire
Du bon patron salé.
Quand vous voudrez mouiller
L’ancre au port de Cythère
Sans faire gazouiller,
Prenez pour ce mystère
Un patron amoureux,
Adroit, discret, sincère,
Il comblera vos vœux.
N’écoutez que l’amour,
Dans vos yeux il pétille ;
Aimez à votre tour,
C’est une peccadille.
Qui comme vous fourmille
Et d’esprit et d’appas
Relève la béquille
Du père Barnaba.
En escadre à présent
Celle qui mieux babille
Doit d’un ton important
En mère de famille
Chanter sans qu’on sourcille
En prenant ses ébats
La charmante béquille
Du père Barnaba.
- 1* L’ancre est la marque de cet ordre, que ceux qui y sont admis portent à leur boutonnière ou au corset.
Clairambault, F.Fr.10718, p.235-36 - F.Fr.10478, f°222