Sonnet sur le jugement du procès de M. de Voltaire
Sonnet sur le jugement du procès de M. de Voltaire contre le Sr Travenol, violon de l'Opéra
Quel est donc aujourd'hui cette muse insolente
Qui, suivant les transports d’une injuste fureur,
Des agréables chants que ta Minerve enfante
S’efforce, mais en vain, d’affaiblir la douleur ?
Arme-toi pour punir sa colère impuissante
De ces traits dont ta main foudroya maint auteur,
Afin qu’à ses dépens devenant plus prudente
Désormais elle sache arrêter son ardeur1 .
Que crains-tu ? Phoebus t’offre une main secourable,
Tout le Pinde à tes vœux se montre favorable ;
Fais donc avec justice éclater ton courroux.
Mais que dis-je ? Il vaut mieux supporter cet outrage,
Car pouvoir en tombant expirer sous tes coups
Ne serait pas pour elle un petit avantage.
- 1Variante: Désormais elle n’ose attaquer ton honneur.
Clairambault, F.Fr.12716, p.9 -Maurepas, F.Fr.12650, p.8 - F.Fr.10478, f°35 - F.Fr.15151, p.53-54
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