Sans titre
L’amour, l’hymen et les ris
Dans Paris
Font une fête chérie
En faveur du citoyen pour le bien
Et l’honneur de la patrie.
Qui nous donne ce beau jour
Où l’amour
S’unit avec l’abondance ?
C’est un rayon du soleil
Non pareil
Qui fertilise la France.
Que pour jamais le burin
Sur l’airain
Grave les dons de la ville ;
Elle exécute un projet
Dont l’objet
N’est pas une œuvre stérile.
Le bien public a dicté,
Arrêté,
Ce projet si beau, si sage,
Et la libéralité
A compté
De quoi couronner l’ouvrage.
Ce système est sensé,
Bien pensé
Quand on pourvoit six cents filles
On devient le bienfaiteur
Et l‘auteur
De trois fois deux cents familles.
Vive notre gouverneur
Et seigneur,
Doux, officieux, affable,
Il fait voir qu’un duc est grand
Doublement
Quand il sait se rendre aimable.
On est bien venu chez lui
Sans appui,
Chez lui la faible indigence
Peut prétendre au même accès
Et succès
Que la plus haute opulence.
Que le prévôt des marchands
De nos champs
Excite aussi l’allégresse,
Ceux qui lui succéderont
Ne pourront
Le surpasser en sagesse.
Dans dix sièces on le louera,
On dira
Ce que furent les Bernages.
Leur gloire aura pour garants
Les enfants
Issus de six cents mariages.
Cette fête vaut bien mieux
Que ces feux
Où le salpêtre s’enflamme ;
Il se répand dans les airs
En éclairs ;
Les bienfaits restent dans l’âme.
BHVP, MS 661, f°139r-141r
Ces couplets ont été distribués par M. le curé de Saint-Laurent à la fin du repas de la noce des mariages faits par la ville.