Sur les propositions de paix faites par la France
Sur les propositions de paix
faites par la France
Monsieur l’abbé de Polignac,
Le maréchal d’Huxelles
Ont enfin tiré de leur sac
De très grandes nouvelles.
Louis s’est mis à la raison
La faridondaine la faridondon
Il nous tient plus qu’il n’a promis
Biribi,
A la façon de barbari
Mon ami.
Ce prince, fier de ses succès,
Consent de bonne grâce
Que pour le bien de ses sujets
La paix partout se fasse.
Ses alliés en chanteront
La faridondaine la faridondon
La gloire de la fleur de lys
Biribi, etc.
Après que son bras a conquis
Tant de fortes murailles
Et par des exploits inouïs
Gagné tant de batailles,
Voyez sa modération
La faridondaine la faridondon
Il nous rend tout ce qu’il a pris
Biribi, etc.
Il cède Naples à l’Empereur,
Milan et la Sardaigne,
Il ajouterait de bon cœur
L’Amérique et l’Espagne,
Mais on dit que nous les cédons
La faridondaine la faridondon
Au duc d’Anjou, son petit-fils
Biribi, etc.
Il signera que sur le Rhin
L’ancienne frontière
A l’un et l’autre État voisin
Serve encore de barrière
A sa recommandation
La faridondaine la faridondon
Nous le signerons avec lui
Biribi, etc.
On dit déjà que les Anglais,
Nation fort docile,
De tout temps amis des Français,
Verront d’un œil tranquille
Ces belles propositions
La faridondaine la faridondon
Et qu’ils y pourront consentir
Biribi, etc.
Il offre à la Reine en pur don
De sa main bienfaisante
La baie et le détroit d’Hudson
Et deux îles puissantes.
Les bons Anglais le béniront
La faridondaine la faridondon
Ils en seront tous enrichis
Biribi, etc.
Il assure en secret le Roi
De la Lusitanie
Qu’il le défendra dans ses droits
Contre la tyrannie
L’honneur de sa protection
La faridondaine la faridondon
Suffira pour le maintenir
Biribi, etc.
Car si Philippe aux Portugais
Voulait faire la guerre
Jusqu’à Lisbonne à peu de frais
Et par mer et par terre
Les Français le secoureront
La faridondaine la faridondon
Comme alliés et bons amis
Biribi, etc.
Il accorde Furne aux États
La Knoque Ypres et Bergues
Et jure, foi de potentat,
De démolir Dunkerque.
Après la démolition
La faridondaine la faridondon
Nous lui rendrons un grand merci
Biribi, etc.
Il voudrait pour tant de bienfaits
Que par reconnaissance
On lui rendît Lille et Tournai
Avec leur dépendance.
Pourquoi le refuserait-on
La faridondaine la faridondon
Nous lui rendrons Menin aussi
Biribi, etc.
Pour prix de nous donner la paix
Dans sa bonne fortune
Il redemande Aire et Douai,
Saint-Venant et Béthune.
A quoi ces murs nous sont-ils bons ?
La faridondaine la faridondon
Puisqu’il les veut, donnons-les-lui
Biribi, etc.
Mais si Louis par un traité
Enrichit tous nos princes
En cédant sans nécessité
Tant de riches provinces,
Nous neveux nous reprocheront
La faridondaine la faridondon
Que tous ces biens sont mal acquis
Biribi, etc.
De tous ces présents, c’est en vain
Qu’on voudrait se défendre,
Ce grand Roi veut jusqu’à la fin
Imiter Alexandre.
Aussi nous les accepterons
La faridondaine la faridondon
Si nous prenons le bon parti
Biribi, etc.
Il ne fera qu’un saint emploi
De l’or du nouveau monde.
Et croyons-en tous de bonne foi
Sa piété profonde.
Il en sera la caution
La faridondaine la faridondon
On peut bien se fier à lui
Biribi, etc.
Pour un électeur sans États
Sa tendresse est extrême ;
En lui donnant les Pays-Bas
Et la bannière même
Il paie avec profusion
La faridondaine la faridondon
La gloire de l’avoir servi
Il demande pareillement
Que Monseigneur son frère
Dans son pays tranquillement
Vive à son ordinaire
Et qu’il chante le Te Deum
La faridondaine la faridondon
Comme il a fait pour Ramillies
Biribi, etc.
Le Savoyard, seul mécontent,
Nous dit tout en colère :
Donnez-moi de l’argent comptant
Et puis laissez-moi faire
Je prendrai Marseille et Toulon
La faridondaine la faridondon
Et bien encor d’autres pays
Biribi, etc.
Clairambault F.Fr.12695, p.257-63