Quand nous partîmes pour Mahon

On nous prenoit pour des oisons (bis)

Mais sap’dié M’sieurs d’l’Angleterre

Nous vous f’rons gober d’la poussière.

Dans l’moment qu’je nous débarquons

Ils s’enfuient tretous en poltrons (bis)

Et com des gens qui boiv d’la bière

Ils ont tous la foire au derrière.

Nous avançons, mais point du tout,

Les chiens n’avoient laissé q’des trous (bis)

Nous les sautons, dam faut voir comme

Sous les pieds j’navons pas d’la gomme.

J’vous ai dit q’ni avait q’des trous

Mais c’netoit pas de mem partout

Car parfois je trouvions des bottes

Ou j’faisions d’fameuses culbutes.

J’nous fichions d’ça, j’allions toujours

Autant dans la nuit com dans l’jour (bis)

J’nous reposions qu’sur d’la plume

Qu’était tendre comme une enclume.

D’amner l’canon c’étoit l’chiendan

Richelieu en grinçoit les dents (bis)

Mais ba… l’comper sait qu’il se r’magne

D’façon à r’muer des montagnes.

Les Anglais qui nous voïont d’loin

S’étoient cachés dans un ptit coin (bis)

Et pac’que je n’allions pas vite

N’croyoient-ils pas en être quittes.

Vla que j’vous leur donnons l’bonjour

Avec plus de feu que d’amour (bis)

De not Dauphin jamais l’mariage

N’a fait un si joli tapage.

Les bomb’alloient de toute part

Mais je n’voyons sur leur rampart (bis)

Ni leur drapeau, ni leur enseigne.

Tout cela tenoit comme d’la teigne.

Richelieu qui va droit au fait

Envoie le siège au berniquet (bis)

Et s’sentant monter la moutarde

Nous dit, enfans à l’escalade.

Dam n’fallut pas nus l’dir deux fois

Com les chats nous vla sur les toits (bis)

N’y a pas matou dans la goutière

Plus adroit q’nous quoiq sans lumière.

Nous chassons d’chez eux ces Messieurs

Vla com j’nous vengerons d’eux (bis)

Je n’les avons pris par derrière

Comme eux j’nabusons pas d’la guerre.