Sans titre
Cet arrêt rendu le dix mars
Et qu’on donne de toute parts (bis)
Annonce, il est vrai, les brûlures
De deux fameuses écritures.
Nous savons qu’un évêque a dit
En pareil cas avec esprit (bis)
Messieurs, brûler n’est pas répondre,
Et ce mot a su vous confondre.
Or donc, Monseigneur d’Alleret,
Vous n’êtes pas trop bien au fait (bis)
Ces écrits étaient sans malice
Car ils vous traitaient en novice.
Peut-être ils pouvaient dire mieux,
Mais rien n’était injurieux.
Avouez donc qu’un ridicule
Pique plus qu’un cou de férule.
Ah, que vous voilà bien vengé !
Le bourreau s’est mis de moitié (bis)
C’est pourtant faire la police
Et ce n’est pas trop votre office.
Pour ranger de votre parti
Il fallait faire un peu d’écrit (bis)
Vous voulez encore faire dire
Que vous ne savez pas écrire.
Il fallait établir vos droits,
Mais comment ? vous êtes sans lois.
Chaque jour, la cour vous les dicte,
Les retient ou les précipite.
Le Grand Conseil est un bâtard
Qui veut, et par force, et par art (bis)
Nous légitimer sa naissance
Pour se donner quelque existence.
Souvent les bâtards sont heureux.
Le proverbe n’est pas douteux. (bis)
Mais pour tabler sur un proverbe
On ne se hausse pas tant le verbe.
Il fallait, Monsieur d’Alleret,
Moins faire claquer votre fouet (bis)
On n’établit pas la justice
Sur la colère et le caprice.
On vous fait jouer trop gros jeu
Pour tirer les marrons du feu.
C’et un singe adroit qui vous flatte
Et vous fera brûler la patte.
Sur ce, Monseigneur d’Alleret,
Prions Dieu d’arrêter l’effet
D’ambition qui vous dévore
Et vous fait parler en pécore.
Mazarine Castries 3989, p.444-46