Sur la moitié de la fesse de Mgr de Sens
Le Parlement est à Soissons,
D’Argenson donne ses leçons
A notre bien-aimé Sire
Qui, loin de traiter ses avis de chansons,
Souscrit à tout sans rien dire,
Et c’est le sujet pourquoi nous gémissons.
La surveille de Saint-Martin
La Grand-Chambre était en chemin
Pour aller en cette ville
Garder un exil jusquà je ne sais quand
Et n’auront dans cet asile
Pour se gaudir que l’évêque et l’intendant.
En mil sept cent cinquante-trois
Autant d’évêques, autant de rois.
Oui, Sire, laissez-les faire.
Ils vont dominer sur leurs diocésains,
Et pour terminer l’affaire
Tous vont devenir de fâcheux souverains.
Certaine déclaration
Nous jette dans l’affliction ;
C’est votre Chambre royale,
Composée au moins de cinquante ignorants
Qui vont juger par cabale,
Rendront les coupables de vrais innocents.
Prions notre Sauveur divin
D’éclairer notre souverain,
D’éloigner de sa personne
Tous les malintentionés courtisans.
Si quelque évêque en raisonne,
Qu’en son diocèse il aille pour vingt ans.
Mazarine Castries 3989, p.418-19