Aller au contenu principal

Sans titre

Notre rempart est un jardin

Grâces à Monsieur de Bernage,

Notre rempart est un jardin

Grâces à Joseph Outrequin.

Du soir jusques au grand matin

On s’y promène sous l’ombrage

Et le peuple circonvoisin

S’y rend avec tout son ménage.

 

Le prévôt avec l’échevin

Ont fait un acte des plus sage

Lorsque d’un arrosoir sans fin

D’un rempart ont fait un jardin

L’officier avec le robin

A pied tout comme en équipage

Avec le sexe féminin

Y montrent tout leur étalage.

 

La poussière de ce chemin

N’offusquera plus le visage

Et l’on y verra sa catin

À son aise soir et matin.

L’air en sera bien plus bénin

Et ce bel endroit nous dégage

De tous ces lieux où le gredin

Tout publiquement se soulage.

 

Il y faudrait quelque gradin

Pour mieux asseoir le cocuage,

Et quelques bancs où le bouquin

Pût à son gré se mettre en train

En buvant coup sur coup du vin

En l’honneur du grand mariage

De notre très puissant Dauphin

Et de son bienheux ouvrage.

 

Tout Paris doit donc sans chagrin

Profiter de cet avantage

Et respecter le refrain

De bien besogner sa catin.

C’est le moyen le plus certain

De donner un bon témoignage

Du plaisir qu’eut notre Dauphin

D’apercevoir de son ouvrage.

Numéro
$6788


Année
1751




Références

Mazarine Castries 3989, p.399-401