Sans titre
Quoique j’ne sois qu’u’un charbogné (bis)
jJne veux pas ete le darnié
À chanter queuque estance
su l’bonheur de la France.
Ya déjà plusieurs grands esprits (bis)
Qu’ont laché la d’sus biaux écrits
Su si bonne magnere
Q’un ane en pouroit faire.
La bru du Bien aimé Louis (bis)
Al vient d’accoucher d’un biau fils
Qu’est le duc de Bourgogne
C’est dla fiare besogne.
Si l’Roy de l’avoir est joyeux (bis)
Le Dauphin ça n’est pa douteux
Jour comme ses yeux l’aime
Car il l’a fait l’y même.
Dès l’an passé je l’attendions (bis)
Mais par malheur je nous trompions
Et la leune fut cause
Qu’il y manquit queuq chose.
Mais l’enfant qu’avons aujourd’hui (bis)
Il a quequ chose devant ly
Et ce joli quequ chose
Bien du plaisir nous cause.
Ah ! sabre non d’un chein stila (bis)
Les connoisseux disent qu’il a
Tout le haut de sa mère
Et le bas de son père.
Quand j’pensions en avoir besoin (bis)
Dam c’est que j’visions de bien loin
Car son règne d’éclore
Ne presse pas encore.
Son père avant ly doit passer (bis)
Et snet pas son tour à glisser,
Tres bien d’yeux dans la tête
N’en verront pas la fête.
Les ptits enfans d’nos ptis enfans (bis)
Pouront voir ça dans bien des ans.
Qu’à présent le grand père
Longtems vive et prospère.
Si jons le visage noirci (bis)
Not cœur ne l’est pas, queu marci,
Jons du Diable nul crainte,
L’ame blanche et sans feinte.
Au nouviau, tot de bon pivois (sic)
Buvons et repetons cent fois
Quand faut qu’on se distingue
Moi j’fiche tout en brebingue.
Quand j’aurons l’ché queuque litron (sic)
D’un grand goût lors je penserons
Pour achever l’harangue
J’va m’humercter la langue.
Pour faire après ça des soldats
Nous irons prendre nos ébas
De joyeuse magnere
Avec la charbonnière.
Mazarine Castries 3989, p.396-98
Poème patois