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Sans titre

Notre ambitieux clergé

De Paris a pris congé

Et par un ordre du Roi

Chacun retourne chez soi,

Dans le fond bien consternés

Ayant tous un pied de nez1 .

 

Le Vingtième est le sujet

Qu’ils font vite leur paquet

Car du vingt au vingt-et-un

Il n’en doit rester aucun,

Et tous avec leurs grands trains

Vont voir leurs diocésains.

 

Ces Messeigneurs les prélats,

Plus fiers que des potentats

Disaient nos biens sont bénis

Et point sujets aux édits ;

Corps à part, nous payerons

Ce qu’à propos jugerons.

 

Ils ont fait par un envoi

Savoir leur dessein au Roi.

Aussitôt Sa Majesté

Par un décret arrêté

Les a comme des pesteux

Renvoyés chacun chez eux.

 

Avec vos dons gratuits

Vous écrasiez les petits

Et faisiez les fanfarons

En déguisant tous vos fonds.

Le Roi veut être certain

Du revenu du terrain.

 

Vous donnerez, s’il vous plaît,

Un état non contrefait

Et de vos possessions,

Et de vos fondations,

Moyennant quoi vous payerez

Ce que justement devrez.

 

Quand vos déclarations

Justes et sans fictions

Seront faites de plein gré,

Peut-être alors je pourrai

Vous rappelant en ces lieux

Régler le Vingtième au mieux.

  • 1Sur l’assemblée du clergé que le Roi a fait séparer pour avoir refusé de se soumettre au Vingtième qu’il voulait imposer sur tous les biens ecclésiastiques, ce mois de septembre.

Numéro
$6778


Année
1750




Références

Mazarine Castries 3989, p.369-71