Sans titre
Quand Berg-op-Zoom trahit votre espérance
Calmez vos sens, petits-maîtres ambrés.
Si son vainqueur est maréchal de France,
Par ses leçons un jour vous le serez.
Pour se venger de vos discours profanes
Il vous fait voir que ce titre éminent
Ne s’obtient pas dessus le Pont aux Anes
Où le premier passe toujours devant.
De Lowendal et du Saxon la gloire
Malgré l’envie illustre ces héros.
Leurs noms gravés au temple de Mémoire
Feront gémir l’orgueil de leurs rivaux.
J’entends les cris du jaloux militaire,
Trop babillards répétés mille fois.
Sont-ils des dieux ? faut-il que l’on préfère
Deux étrangers à nous autres Français ?
Honorez-vous de leurs apothéoses,
Vous qui comme eux méprisez les dangers,
Quand par la loi de la métempsycose
Ils sont français sous des noms étrangers.
Tout vous le dit, la preuve en est certaine.
Dans l’œil du Roi le fait est décidé.
On voit dans l’un l’âme du grand Turenne,
Dans l’autre on voit celle du grand Condé.
Clairambault, F.Fr.12717, p.267-68 - Maurepas, F.Fr.12650, p.383-84 - F.Fr.15151, p.264-66 - BHVP, MS 542, p.408-10 - Mazarine Castries 3989, p.302-03