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Sans titre

De la prise de Menin,

Français, chantons tous la gloire,

Puisqu’elle nous ouvre enfin

Les routes de la victoire.

Louis en profitera

Et la muse de l’histoire

M’apprend qu’il égalera

Tout au moins son grand-papa.

 

Le soldat en le voyant

Brûle d’exposer sa vie.

A son aspect le Flamand

Se pâme d’aise et s’écrie :

Que ce vainqueur a d’appas !

Pauvre Reine de Hongrie,

De toi, c’en est fait, hélas !

Et de tout ton Pays-Bas.

 

Le Batave consterné,

Tapi dans ses marécages,

Attend d’un air étonné

Où vont fondre les orages,

Et ne voit pas sans effroi

Louis près de ses rivages,

Et ne voit pas sans effroi

Le soleil si près de soi.

 

Sous un faux air de vigueur

L’Anglais, cachant sa misère,

Rugit en vain de fureur.

On se rit de sa colère.

Qui sut faire un empereur

Peut faire un roi d’Angleterre.

Qui sut faire un empereur,

Peut chasser l’usurpateur.

 

Louis, par d’heureux travaux

Dès sa campagne première

Fait voir à ses généraux

Qu’il entend mieux qu’eux la guerre.

Si notre bon Roi fait tout,

Ils n’auront plus rien à faire.

Si notre bon Roi fait tout,

Tant mieux, la vache est à nous.

Numéro
$6621


Année
1744




Références

Mazarine Castries 3988, p.385-87