Sans titre
Battus à Toulon,
Maltraités à Brest,
Dans peu, nous dit-on,
Nous verrons le reste.
Mordienne de vous,
Quel homme, quel’femme,
Mordienne de vous,
Quel homme êtes-vous1 ?
Ce sont vos avis,
La peste vous crève,
Qui font que Louis
Dégaine son glaive,
Mordienne de vous,
Quel homme, quel’femme,
Mordienne de vous,
Quel homme êtes-vous ?
Général des bois,
Vous voilà, je pense,
Pour vos beaux exploits,
Maréchal de France.
Mordienne de vous,
Quel homme, quel’femme,
Mordienne de vous,
Quel homme êtes-vous ?
Jambe faite aux tours,
Du Roi la marotte,
Pour vos beaux discours
Vous voilà dévote.
Mordienne de vous,
Quel homme, quel’femme,
Mordienne de vous,
Quel’ femme êtes-vous ?
- 1Tout le monde prétend que M. de Belle-Isle et Madame de Mailly sont cause de la guerre présente, cette dernière ayant persuadé au feu Cardinal qu’on ne pouvait mieux faire que de mettre ce Belle-Isle à la tête des troupes. Il en est résulté ce qu’on a vu la campagne de 1743. Malgré la ruine presque totale des armées françaises, on l’emploie encore celle-ci sur le Rhin. Le sort de Madame de Mailly n’a pas été si heureux puisqu’elle est reléguée à Paris, où elle prie Dieu et va au sermon tant que bon lui semble. Ses belles jambes ne peuvent plus servir qu’à charmer la vue d’un directeur.
Mazarine Castries 3988, p.364-65