Sans titre
Nous1 , le Parlement d’Angleterre,
Souverain par mer et par terre
D’Empereurs, Rois et Potentats,
Corsaires, insulaires et Soubas
A tous rois, États monarchiques,
Margraves, Électeurs, Républiques,
Salut. N’ayant rien plus à cœur
Que de combler de biens, d’honneur,
Tous ceux qui par action belle
Se couvrent de gloire immortelle,
Ayant à toutes bonnes fins
Examiné tous les bultins [sic]
Qui sont venus de l’Amérique
Et autres lieux rimant en –ique ;
Ayant enfin ouï le rapport
Présenté par Suffolk et Nort
Sur les hauts faits de Jean Burgoyne,
Voulons que ce grand capitaine
Dont on veut dénigrer le nom
En le traitant de fanfaron,
Soit accordé toute justice ;
Et pour confondre la malice
De Burke et Pitt ses ennemis
Et d’autres tortueux esprits,
Mandons à notre secrétaire
D’expédier en beau caractère
A ces général fameux
Brevets et titres glorieux
Pour rétablir sa renommée
Fort injustement attaquée
En maints lieux et pays divers
Tant deçà que delà les mers.
A ces causes, par ces présentes
Authentiques lettres patentes,
Nous et le Roi, nous le nommons
Duc et Milord de Benningston.
Permettons qu’en ses armoiries
Pour support soient deux batteries
Des canons qu’à Saragota
Ce général abandonna
En faisant si belle retraite
Quand son armée fut défaite
Par ces insurgents, ces poltrons
Et ces Français, vrais fanfarons
Qui n’auront jamais en partage
De nos Allemands le courage,
N’en déplaise au Comte Turpin
Qui l’un de nous provoque en vain…
Ayant le tout considéré
Et mûrement délibéré
Avons sous le grand sceau de cire
Et le cachet de notre Sire,
Expédié le présent brevet
De Duc Pair, même Baronnet
pour le Général Jean Burgoyne.
Signé Bute, Nort et Germaine,
Trente janvier avant minuit
Mil sept cent soixante dix-huit.
- 1Voici encore des vers en l’honneur de Saratoga.
CSPL, VI, 51-53