Chanson sur les généraux français en Allemagne , en mars 1742
Chanson sur les généraux français en Allemagne,
en mars 1742
Quand on fit Fouquet général
Chacun dit : le grand homme,
On ne vit jamais son égal
De Paris jusqu’à Rome.
Il surpassera Scipion,
La faridondaine, la faridondon
C’est un Hannibal et demi biribi
A la façon de barbari, mon ami
Le Chevalier, son précepteur,
Est bien plus admirable
Pour la guerre et pour la valeur
Il est incomparable
Fleury, donne lui-lui le bâton
La faridondaine, la faridondon
Son choix sera fort applaudi biribi
A la façon de barbari, mon ami
Il n’est plus donné qu’aux Fouquets
De jouer de grands rôles,
Ils vont par leurs justes projets
Etre l’honneur des Gaules.
Louis leur doit son grand renom
La faridondaine, la faridondon
Le Cardinal tout son crédit biribi
A la façon de barbari, mon ami
Ce général ambassadeur
A su par sa prudence
Faire choisir un empereur,
Fort utile à la France.
S’il en coûte tant de millions
La faridondaine, la faridondon
C’est qu’on en regorge ici biribi
A la façon de barbari, mon ami
Tandis qu’il s’intrigue à Francfort
Tout rit à notre armée.
Voyez à son premier abord
L’Allemagne alarmée.
Sans conduire ses légions
La faridondaine, la faridondon
Il règle tout par son esprit biribi
A la façon de barbari, mon ami
Pour mieux combattre l’Allemand,
Divisant ses cohortes,
Par ce nouvel arrangement
Il les rendra plus fortes.
En corps jadis les menait-on
La faridondaine, la faridondon
Un autre usage il établit biribi
A la façon de barbari, mon ami
Il a choisi des lieutenants
Qui n’ont pas grand mérite ;
Mais il seront obéissants,
Du reste il les en quitte.
S’il n’avait choisi que les bons
La faridondaine, la faridondon
Les drôles auraient obéi biribi
A la façon de barbari, mon ami
Leuville abandonne son camp,
Un autre le remplace
Neuperg s’y campe sur-le-champ
Ce qui nous embarrasse
Pour la communication
La faridondaine, la faridondon
Mais l’on s’en passera ici biribi
A la façon de barbari, mon ami
Pour mettre à contribution
D’Aubigné prend les armes,
Le laurier pour ce champion
Fut toujours plein de charmes.
C’est sa plus grande passion
La faridondaine, la faridondon
Aussi en a-t-il beaucoup pris biribi
A la façon de barbari, mon ami
Dans Lintz Ségur très prudemment
Enferme sa cohorte,
Puis il en sort tambour battant
Par la plus belle porte.
Pour conserver nos bataillons
La faridondaine, la faridondon
Il fallait bien qu’il se rendît biribi
A la façon de barbari, mon ami
Ainsi jadis auprès d’Hochtet
Nous mîmes bas les armes
Ce qui fit un très bel effet.
Pour sauver nos gendarmes
Le grand Louis le trouva bon
La faridondaine, la faridondon
Le Denonville le dit aussi biribi
A la façon de barbari, mon ami
Polastron voudrait des combats
Qui ne coûtassent guère.
Ce général n’aime pas
Une douteuse affaire.
Il ne fait pas le fanfaron
La faridondaine, la faridondon
Il sait bien prendre son parti biribi
A la façon de barbari, mon ami
Dites-nous Broglie, où courez-vous ?
Tout est fait en Bohême.
Nos ennemis se trouvent tous
Dans un état extrême,
Et vous verrez nos légions
La faridondaine, la faridondon
Qui sont dans l’abondance ici biribi
A la façon de barbari, mon ami.
C’est à vous qu’on doit, grand Fouquet,
Cette belle campagne.
Nous savions que vous étiez fait
Pour dompter l’Allemagne
Sans avoir tiré le canon
La faridondaine, la faridondon
Vous triomphez de l’ennemi biribi
A la façon de barbari, mon ami.
Clairambault, F.Fr.12710, p.65-68 - Maurepas, F.Fr.12646, p.61-65 - F.Fr.12675, p.421-24 - F.Fr.15134, p. 567-75 - F.Fr.15140, p.51-56 - F.Fr.15150, p.220-29 - Arsenal 3133, p.474-77 - Arsenal 4844, f°115r-116v -BHVP, MS 549, f°71r-74r (dans le désordre) - Mazarine Castries 3988, p.30-36