Sans titre
L’inspecteur des catins
Les laisse pour la Bulle ;
Ce n’est pas par honneur,
C’est pour ferrer la mule.
Voilà, mon cousin, l’allure.
Le Cardinal malsain
Pour guérison certaine
À saint Pâris demain
Va faire une neuvaine.
Voilà, mon cousin, l’allure.
Il est une catin
Qu’on dit être assez belle
Qui de ce vieux coquin
Réchauffe l’hydrocèle.
Voilà, mon cousin, l’allure.
Le Roi ne brille brin
Dans son lit de justice.
Il est un autre lit
Où il fait mieux l’office.
Voilà, mon cousin, l’allure.
Le petit Chauvelin
Malgré sa tête altière
De Pomponne un matin
Reçut les étrivières.
Voilà, mon cousin, l’allure.
Clairambault, F.Fr.12704, p.341 - Clairambault, F.Fr.12705, p.53 (premier couplet)
Datés de 1731 par le manuscrit Castries et de 1732 par Clairambault, il est une très importante série de poèmes fondés sur le timbre de l’Allure dispersée dans les chansonniers. On les trouvera, pour le plus grand nombre, regroupés aux $1727-1736, 5428-5435, 6138-6140, ainsi qu’à $2802 et 3968. Ils relatent à leur manière le conflit du moment entre la monarchie et son parlement de Paris, ponctué d’arrêts, de remontrances, d’un lit de justice et, pour finir, d’une démission collective des magistrats suivie d’ordres d’exil pour les récalcitrants.