Sans titre
Accourez tous, peuple badaud,
Au secours de Monsieur Hérault
Pour guérir son apoplexie
Que suivra la paralysie
S’il ne va plus tôt que plus tard
Faire des vœux à Saint-Médard.
Contre lui le Ciel irrité
D’avoir usé d’autorité
Pour fermer le saint Cimetière
S’en va le mettre dans la bière
S’il ne se jette comme un veau
De son long sur le saint Tombeau.
Que malgré lui, malgré ses dents,
Quatre des plus forts garnements
Le portent sur une civière
Tout droit au sacré cimetière
Et qu’on le garrotte au tombeau,
Car sinon, c’est fait de sa peau.
Là, pour lui guérir le cerveau,
Il faut qu’il avale un seau d’eau
Avec de la terre mêlée
Dans laquelle on aura trempé
La culotte de saint Pâris.
Ne sera guéri qu’à ce prix.
Que chacun se mette en état
De prier pour ce magistrat.
N’est si méchant qui ne s’amende.
Que chacun avec moi demande
Par mainte fervente oraison,
Un miracle en sa guérison1 .
- 1Sur une apoplexie dont fut attaqué M. Herault, lieutenant de police, le 26 novembre 1739 (Castries).
Mazarine Castries 3987, p.180-82