Approchez-vous, jeunes et vieux,
Approchez-vous, jeunes et vieux
Approchez-vous, jeunes et vieux,
Voyez venir le temps heureux
Où Louis, par trop débonnaire,
Vous annonce à la fin la guerre.
Ce n’est pas par ambition,
Mais par belle et saine raison.
Ce prince, content de son sort,
S’amusait à causer la mort
De quelque bête carnassière,
Quand le dieu Mars, plein de colère,
Jaloux de le voir en repos,
Vint troubler ce jeune héros.
Le Roi, digne de ses aïeux,
Pour le moins aussi courageux,
Dit : « Voici bien une autre chasse,
Et puisque l’ennemi m’agace,
Qu’il pense me mettre en défaut,
Français crions sur eux taïaut ! »
Taïaut ! taïaut ! Les bons Français,
Déjà ennuyés de la paix,
Seront charmés dans cette guerre
D’aller briller dans la carrière.
Villars tracera le chemin,
Conduit par son heureux destin.
La gloire de suivre ses pas
Aura pour nous assez d’appas,
Et dans le temple de mémoire,
Nos noms remplirons les histoires
De nos travaux et de nos soins,
Quand nous aurons passé le Rhin.
Courage donc, les bons Français !
Suivez le Roi dans ses projets !
Suivez Mars, et suivez Bellonne
Qui vous préparent des couronnes !
Ce prince, dessous ses drapeaux,
Doit former cent mille héros.
Voyez Villars, malgré les ans,
Combien il a l’air conquérant !
La jeunesse, à notre prière,
Depuis que l’on parle de guerre,
Ranime dans ce général
Le sang et le ton martial.
La renommée de toutes parts,
Déploie tous ses étendards,
Et se prépare à nous instruire
De tout ce que l’on pourra dire
Dessous ce règne glorieux,
Qui doit être des plus heureux.
Barbier-Vernillat, III, 103-104