Vers à M. de Maupeou, premier président
Vers à M. de Maupeou, premier président
sur son retour
Quand Rome, en proie à des séditieux,
Se voyait menacée d’une guerre intestine,
De Cicéron l’éloquence divine
Anéantit ces complots odieux
Et sut calmer et sauver Rome.
Bientôt le peuple, un bandeau sur les yeux,
Pour prix de ce service exila ce grand homme.
Mais, mieux instruit, ce peuple généreux
Le proclama père de la patrie.
On vit à son retour la Grèce et l’Italie,
De son malheur vengeant l’éclat,
Courir en foule honorer son passage,
Et rendre à sa vertu son plus sincère hommage.
Tu partages, Maupeou, de ce grand magistrat,
La fermeté, la vertu, l’éloquence.
Ton exil, ton rappel achèvent le portrait.
Ne t’en plains pas, il te manquait ce trait
Pour la parfaite ressemblance.
F.Fr.10479, f°386r - Barbier, VI, 64