sans titre
Quoiqu’il tremblât à l’aspect
De l’adorable Eucharisie,
Il n’eut pas le faux respect
Du diacre qui s’excommunie.
Cette humilité des Pâris
Est un crime aux yeux des Régis1 .
Vive notre saint couronné,
C’est Rome qui nous l’a donné.
Gardez-vous de gambader
Pour obtenir son assistance
Il ne saurait accorder
Aucun bienfait à l’indécence
Car la pudeur plaît à Régis
Comme l’indécence à Pâris.
Vive notre saint couronné,
C’est Rome qui nous l’a donné.
Laissons là les vrais badauds
Invoquer leur saint fanatique.
Pour nous, sagement dévots
Implorons le saint catholique :
Le prestige annonce Pâris,
Le prodige annonce Régis.
Vive notre saint couronné,
C’est Rome qui nous l’a donné.
Tous les autres que Bécheran
Fit pour redresser la nature
N’allongèrent pas d’un ran
Le pied qui faussait la mesure.
Que n’allait-il prier Régis
Au lieu de danser chez Pâris !
Vive notre saint couronné,
C’est Rome qui nous l’a donné.
Entre deux saints peut-on voir
Une discorde plus étrange ?
C’est comme du blanc au noir,
Comme du bon au mauvais ange :
Dans le Ciel est François Régis,
Où sera donc François Pâris ?
Vive notre saint couronné,
C’est Rome qui nous l’a donné.
Mais à quoi bon comparer
Le saint d’Utreck au saint de Rome ?
Est-ce là bien honorer
Le nouveau saint que Clément nomme ?
Oui, c’est la gloire de Régis
Que son contraste avec Pâris.
Vive notre saint couronné,
C’est Rome qui nous l’a donné.
- 1Parallèle de François Régis dont les jésuites célèbrent actuellement la canonisation avec feu M. l’abbé Pâris. Il y en a quinze couplets, mais on n’a mis ici que les meilleurs. L’histoire qu’on a faite de M. Pâris dit qu’il a été trois ans sans approcher des sacrements par respect pour ce mystère (M.).
Mazarine Castries 3986, p.160-162