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sans titre

Aux demi-dieux que Flore enchante,

J’ai dit : Venez.

C’est une énigme que je chante.

Or devinez.

Mais craignez que d’un trait de flamme

Certain enfant

N’en imprime au fond de votre âme

Le mot charmant.

 

Quel portrait ce mot renouvelle

Dans votre esprit.

.A mesure qu’il est fidèle

Il s’embellit.

Lorsqu’il enchante on ne peut craindre

Qu’il soit flatté.

A peine l’art va jusqu’à peindre

La vérité.

 

Ce mot peint une enchanteresse,

Vous la verrez.

Votre cœur sera dans l’ivresse.

Or nous direz

Tous les secrets qu’en Thessalie

On peut former

N’égalait pas ceux d’Austrasie

Pour faire aimer.

 

Le charme qu’en elle elle ignore,

En est plus fort.

Qui la connaît bientôt l’adore,

Voilà son sort.

Par son pouvoir la fuite est vaine

Et malgré nous

Du bout du monde il nous ramène

A ses genoux.

 

Celui qui, bravant l’esclavage,

A pu la voir

Contre un autre écueil fait naufrage

Sans le prévoir.

Au doux charme qui nous attire

En l’écoutant,

On croit seulement qu’on admire :

On est amant.

 

Cessez, on ne peut s’y méprendre,

M’ont-ils dit tous.

L’énigme est aisée à comprendre,

Écoutez-nous.

C’est à Paphos que par fortune

Amour voulut

Unir les trois grâces en une :

Lixin parut1 .

 
  • 1* Mlle de Beauvau est née en Lorraine ; elle est mariée à M. le prince de Lixin, de la maison de Lorraine. M. Le prince de Lixin a été tué en un combat particulier par M. le duc de Richelieu (M.).

Numéro
$5698


Année
1738 (Castries)




Références

Mazarine Castries 3987, p.104-06