sans titre
Confessez-vous
D’avoir privé votre époux
De ce qu’Hymen a de plus doux1 ,
Ou du ciel craignez le courroux.
C’est pour vous un crime
Qui vous ouvre l’abîme
Quand au temple de l’Hymen
Deux cœurs ont dit amen
Voilà le grand item.
Plaire ou non, plus d’examen,
Dieu commande
Dans la sainte légende
De mettre tous deux en valeur
Et d’une égale ardeur
La vigne du Seigneur.
Mais à ce précepte-là
Accordez-vous ? Oui-da.
Jeune coquette
La grimace que vous me faites
Semble me dire holà.
Vous voulez donc un amant ?
L’on y consent.
Sentez-vous de plus grands feux ?
Prenez-en deux.
Mais qu’au moins l’époux le soir
Vous puisse voir
Prête à lui rendre le devoir ;
Car enfin vous sentez bien
Que ce chrétien
(Dont vous partagez le bien2 )
N’est pas un chien,
Et comme mari
C’est à lui
Votre gentil, joli…
Confessez-vous
D’avoir privé votre époux
De ce qu’Hymen a de plus doux
Ou du ciel craignez le courroux.
F.Fr.15137, p.252-54 - F.Fr.15141, p.333-35 -F.Fr.15147, p.404-06 - BHVP, MS 548, p.190-91 - Mazarine Casries 3986, p.441-43