Vers envoyés à M. le duc de Saint-Aignan avec un peloton de fil, au nom de Mme la C. d'Agenois
Vers envoyés à M. le duc de Saint-Aignan avec un peloton de fil, au nom de Mme la C. d'Agenois
Jadis l'austère honneur et la noble franchise
Régnaient aux bords du Tibre et donnaient seuls la loi.
Vous partez, bien pourvu de telle marchandise,
Mais aujourd’hui dans Rome elle est de bas aloi.
Vous ne verrez, Seigneur, ni Caton, ni Fabrice.
Vous méritez pourtant de traiter avec eux.
La politique et l’artifice
Sont les vertus de leurs neveux.
Dans le dédale tortueux
De leur oblique ministère
Un peloton vous est-il nécessaire ?
Non sans doute, votre œil subtil
Suffit pour vous servir de guide.
N’importe ! l’amitié timide
À tout hasard vous présente ce fil.
Ses chastes mains ont fait l’ouvrage.
Thésée en eut autant de celles de l’amour.
Allez, preux chevalier, imitez son courage,
Allez, et revenez un jour
Aussi fidèle ami qu’il fut amant volage.
Clairambault, F.Fr.12701, p.65 - F.Fr.15019, f°74 - F.Fr.15145, p.334-35 - Arsenal 3133, p.193-94 -Stromates, I, 183 - BHVP, MS 703, f°174r - Glaneur historique, 19 mars 1731 - La Harpe, CL, t.III, p.387
Stromates l'attribue à Voltaire.