sans titre
Est-il donc vrai que je ressemble
Par la taille et par le minois
A cette beauté qui rassemble
Toutes les grâces à la fois1 ?
Adorable La Martelière,
Le parallèle vous déplaît,
Mais n’en soyez point en colère.
On peut vous ressembler en laid,
Qu’est-ce que ça vous fait, qu’est-ce que ça vous fait ?
Je dois à votre ressemblance
La conquête de mon amant ;
Quand il est dans mes bras il pense
Jouir d’un objet plus charmant.
Souffrez au moins que j’en profite.
Tous les jours il va jusqu’à sept,
Vous en avez tout le mérite
Et moi je n’en ai que l’effet,
Qu’est-ce que ça vous fait, qu’est-ce que ça vous fait ?
- 1 Ces deux couplets sont de Mademoiselle Rabon, danseuse à l’Opéra, qu’elle adresse à la belle Madame de la Martelière, à qui elle se fait avec raison honneur de ressembler (M.).
Mazarine Castries 3986, p.146