Sans titre
Dans la cour du Palais
Mon cousin
Est une italienne
Elle a tant d’amoureux
Mon cousin
Et nul ne lui convienne
Mon cousin
Voilà mon cousin l’allure
Mon cousin
Voilà mon cousin l’allure.
Le cardinal malsain
A fait venir la belle
Croyant par son moyen
Guérir son hydrocelle.
Bissy, ce grand cerveau,
Ayant froid à la tête
Pour avoir un chapeau
Vient adorer la bête.
Un brave savetier
Lui a dit une antienne
Le clergé l’a doté
Pour lui payer sa peine.
D’Aguesseau effrayé
Fuit par la porte étroite
Revenu sur ses pas
Il est mis à sa droite.
Les présidents y vont
C’est Portail qui les mène
Quelqu’un tournant le cul
Dit qu’elle est trop hautaine.
Sous peine de prison
Ils veulent qu’on se rende
Pour obtenir le don
D’évêché de prébende.
Enfin c’est ce qui fait
Qu’obéissant au prince
Le Parlement s’en va
Montrer dans la province
Quelle est la nouvelle allure.
Mazarine Castries 3985, p.269-73
Datés de 1731 par le manuscrit Castries et de 1732 par Clairambault, il existe une très importante série de poèmes fondés sur le timbre de l’Allure dispersée dans les chansonniers. On les trouvera, pour le plus grand nombre, regroupés aux $1727-1736, 5428-5435, 6138-6140, ainsi qu’à $2802 et 3968. Ils relatent à leur manière le conflit du moment entre la monarchie et son parlement de Paris, ponctué d’arrêts, de remontrances, d’un lit de justice et, pour finir, d’une démission collective des magistrats suivie d’ordres d’exil pour les récalcitrants.