Sur la mort de Mme la Duchesse d’Orléans arrivée le 8 août 1726
Sur la mort de Madame la Duchesse d’Orléans arrivée le 8 août 1726
Aujourd’hui toute en pleurs
La France avec douleur
Regrette une duchesse
D’un esprit bienfaisant
Et d’un air engageant.
Pleurons cette princesse.
Les princes, les seigneurs
En regrets et douleurs
Pendant sa maladie
Ont été tour à tour
Lui prouver leur amour
En grande compagnie.
Ta rigoureuse loi
Nous accable à la fois,
O mort impitoyable !
De chagrins, de douleurs
En séparant ces cœurs
Tu te rends très coupable.
Dans cet affreux moment
Ayant l’esprit présent
Elle nommait sans cesse
Ce prince si charmant
Pleurant amèrement,
Le cœur plein de tendresse.
Étant à l’agonie
Prêt de finir sa vie
La duchesse affligée
Recommanda son fils
Et son très cher mari
À sa maman aimée.
D’août le huitième jour
Elle finit le cours
De sa noble carrière.
Au siècle mil sept cent
Le vingt-sixième an
En perdant la lumière.
Cette date fera
Que l’avenir saura
La fatale journée
Où l’illustre de Bade
Très peu de temps malade
Mourut bien regrettée.
Un chacun dans Paris
En pleure et en gémit
Le duc inconsolable
Regrette dans son cœur
Accablé de douleur
Cette perte durable.
Nous ne la verrons plus,
Nos soins sont superflus
Conservons sa mémoire,
Elle va dans les cieux
Rejoindre votre Dieu
D’une plus juste gloire.
Français, mêlons nos pleurs
Et nos justes douleurs
À ceux de la duchesse
François d’Orléans.
Avec empressement
Marquons notre tendresse.
azarine Castries 3984, p.152-55