Les poètes épiques
Les poètes épiques, qu’on attribue à Voltaire (1730)
Plein de beautés et de défauts
Le vieil Homère a mon estime.
Il est comme tous ses héros,
Babillard outré, mais sublime.
Virgile orne mieux la raison
Est plus tendre, a plus d’harmonie
Mais il s’épuise avec Didon
Et rate à la fin Lavinie.
De faux brillants, trop de magie
Ont mis Le Tasse un peu plus bas,
Mais que ne tolère-t-on pas
Pour Armide et pour Herminie ?
Milton, plus élevé que tous
A des beautés moins agréables ;
Il n’a chanté que pour les fous,
Pour les anges et pour les diables.
Après Milton, après le Tasse,
Parler de moi serait trop fort,
Et j’attendrai que je sois mort
Pour apprendre quelle est ma place.
Réponse à Voltaire
Ne crains pas que l’on te confonde
Avec les Tasses, les Miltons.
Je sais ta place en l’autre monde,
S’il est des Petites-Maisons.
Arsenal 3128, f°268r