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Sur le Louvre depuis que l’on parle de le parachever, par M. de Voltaire

Sur le Louvre, depuis qu’on parle de le parachever.
Par M. de Voltaire.
Monuments imparfaits de ce siècle vanté
Qui sur tous les Beaux-Arts a fondé sa mémoire,
Vous verrai-je toujours en attristant sa gloire
Faire un juste reproche à sa postérité ?

Faut-il que l’on s’indigne alors qu’on vous admire,
Et que les nations qui veulent nous braver,
Fiers de nos défauts, soient en droit de nous dire
Que nous commençons tout pour ne rien achever.

Sous quels débris honteux, sous quel amas rustique
On laisse ensevelis ces chefs-d’œuvre divins !
Quel barbare a mêlé la bassesse gothique
À toute la grandeur des Grecs et des Romains1  ?

Louvre, palais pompeux dont la France s’honore,
Sois digne de ce Roi, ton maître et ton appui,
Embellis ces climats que sa vertu décore
Et dans tout son éclat, montre-toi comme lui.

  • 1Les bâtiments neufs qu’on vient de faire au milieu de la cour.

Numéro
$4654


Année
1749 avril

Auteur
Voltaire



Références

F.Fr.10478, f°322r - F.Fr.15153, p.68-70 - Arsenal 2964, f°45r - BHVP, MS 662, f°85v