Brevet contre le parquet
Brevet contre le parquet
De par le dieu de la marotte,
Nous, général de la calotte,
Salut au parquet girardin.
Comme il paraît qu’il est enclin
À donner dans le ridicule,
Qu’ignorance chez lui pullule,
Et qu’il va chercher des raisons
Tout droit aux Petite-Maisons,
De plus qu’un esprit de vertige
Toujours le guide et le dirige,
Qu’il est réfractaire à la loi,
Sans nul honneur, sans nulle foi,
Qu’il reconnaît pour légitimes
Les noirs forfaits, les plus grands crimes,
Et que dans le sang innocent
Il s’est plongé si méchamment
Pour pouvoir sûrement absoudre
Un mortel digne de la foudre
Qui jusqu’aux pieds de ses autels
Offense les dieux immortels.
Voulant cependant qu’on excepte
Ceux qui suivent notre précepte
De ce fameux parquet cassant
Nos ennemis, Trez, Seguiran,
Que nous déclarons inhabiles
À nous être jamais utiles,
Attendu que trop de raisons
Les guident ; partant, concluons
Pour marquer notre gratitude,
En ce jour de sollicitude,
Envers cet illustre parquet,
Il sera le faiseur d’arrêt
À jamais de notre brigade,
Ayant même nom, même grade
Dans notre fameux tribunal
Qu’il a dans celui provençal
Et pour lui donner sûres rentes,
Lui déléguons par ces présentes
La fumée de tout l’encens
Qu’on brûlera dorénavant
Dedans le temple de Mémoire
À son honneur comme à sa gloire
Pour avoir jugé que Girard,
Bien loin de mériter la hard,
Pour sa sainteté des plus grandes
Devait avoir une légende.
Turin, p.174-76
Une autre version en 50 vers avec de nombreuses variantes en $1982.