Brevet des maîtres des cérémonies du Régiment pour Boucault, receveur de la ville de Paris
Brevet de Maître des cérémonies du Régiment
pour Boucault, receveur de la ville de Paris
De par Aymon, le commandant
De notre auguste Régiment,
Dont l’uniforme est la calotte,
À tout bonhomme qui radote,
À tous jeunes gens indiscrets,
Nous mandons ce qui suit après.
François Boucault, dont la mémoire
Aura place dans notre histoire
Au chapitre des éventés,
Après nous avoir présenté
Qu’en tous ballets, bals, comédies,
Chacun suivant sa fantaisie
Se place sans discrétion ;
Qu’un maître des cérémonies
Serait d’utile création
Pour ranger chaque compagnie
Sans trouble et sans confusion ;
Qu’étant au fait des bienséances
Nul ne sait mieux les préséances
Qu’on doit aux ducs et maréchaux
Sur tous receveurs généraux,
Comme il a décidé naguère
Au contentement du parterre.
À ces causes, voulant montrer
Qu’il est à propos d’illustrer
Les gens de haute intelligence,
L’avons nommé par préférence
Substitut d’un certain curé1
Que nous avons jà déclaré
Grand maître de cérémonie
Partout où se fait œuvre pie.
Mais comme dans le Régiment
Oncque ne fut et ne doit être
De charge sans appointements,
Donnons à notre petit maître
La somme de deux mil écus
Sur nos plus clairs revenus
À prendre dessus les épices
Que tout plaideur, notre sujet,
Payera pour chacun arrêt
À tous gens tenant nos justices
Au tribunal du Châtelet.
Plus entrera dans tous spectacles
Gratis sans y trouver d’obstacles,
Afin que tout réglé par lui,
Le bon ordre soit établi.
Fait à Paris, la grande ville,
Où se trouve maint inutile,
Force larrons de tout métier,
Force jaseurs qui, sans quartier,
Nous étourdissent les oreilles,
Force rimeurs qui sans raison
Riment sornettes à foison.
- 1Curé de Saint-Sulpice (M.).
F.Fr.9353, f°289r-290r
Voir $4242. Les huit premiers vers et le thème sont identiques, mais les suites divergent totalement.