Brevet du Régiment de la Calotte pour les régisseurs du joyeux avénement
Brevet du Régiment de la Calotte
pour les régisseurs du joyeux avènement
À tous ceux qui liront ces présentes,
Nos sujets lisant les patentes
Le dieu des pairs aériens [sic]
Grand monarque des calotins,
Momus, roi du fameux empire
Où sans cesse on ne fait que rire,
Prince des burlesques États,
Honneur et salut, bonnet bas.
Sur la requête présentée
Et par devant nous appointée,
Pièces mises sur le bureau,
Disant que gens à creux cerveaux,
Par effort d’un rare génie,
Chargés d’une illustre régie,
Pour mettre à contribution
Les Gaulois et leur nation,
Priaient le dieu porte-marotte
De leur donner titre et calotte
Pour tirer leurs fonds hardiment
Sur la caisse du Régiment ;
Qu’alors ils fourniraient finances
Et feraient de grosses avances.
Ouï le rapport de Saint-Martin,
Notre contrôleur calotin,
Nous faisant humble remontrance,
Qu’il nous plaise avec diligence
Admettre dans notre Régiment
Gens du joyeux avènement.
Nous leur donnons place éminente.
Plus à chacun, million de rente
Sur les premiers fonds arrivant
Des brouillards, neiges, pluies ou vents.
Plus, attendu sommes immenses
Pour soutenir avec dépenses
Le traité qu’ils ont entrepris,
Par eux chaque jour sera pris
Pour cent mil écus de promesses
Sur nos inépuisables caisses,
Dont nommons Bonneau pour caissier,
Pour contrôleurs Dupin, Paulnier,
Et les autres par préférence.
Pour nos receveurs des finances,
Leur mandons à ce, promptement,
De venir nous prêter serment.
Leur accordons la survivance
Pour leurs fils, dont l’extravagance
A si haut point pourra monter.
À quoi ne voulons déroger,
Faisant toutefois preuves claires
De rats égaux à ceux des pères.
Soit fait ainsi que commandons.
Signé Momus, plus bas Aymon.
BHVP, MS 664, f°191r-193r