Avis de l’éditeur
Avis de l’éditeur
Le zèle du collecteur des quatre premières parties des Mémoires pour servir à l’histoire de la Calotte est assurément bien louable, et le public ne pourrait, sans ingratitude, lui refuser les louanges que méritent les soins qu’il s’est donné. Sans son ardeur à recueillir les précieuses annales du Régiment calotin, les libéralités de Momus eussent peut-être été en pure perte pour la postérité, et l’on ne se serait pas souvenu dans vingt ans que M. l’Archevêque un tel, ou M. le Chancelier un tel ont été revêtus des dignités les plus brillantes de l’Ordre.
Sans rien diminuer des éloges qui lui sont dus, il y a cependant deux reproches à lui faire. Le premier, c’est d’avoir omis plusieurs brevets intéressants, expédiés depuis l’origine jusqu’en 1735 ou environ, et par là d’avoir mis les dignitaires oubliés dans le cas d’accuser l’éditeur de partialité.
Le second, de s’être endormi sur ses lauriers depuis près de quinze ans ; car peut-on compter pour une preuve de réveil le supplément qu’il a donné en dernier lieu ? Un nombre considérable de particuliers distingués, qui ont mérité des brevets, ont le chagrin de ne s’y point voir colloqués et de jouir seuls des faveurs que Momus leur a départis ; leurs concitoyens n’en savent pas un mot.
J’ose espérer que je ne serai point dans le cas de recevoir de pareils reproches. Les deux parties que je présente aujourd’hui au public comprennent, je crois, tous ceux que Momus a cru dignes de posséder les premières places de son Empire et de parvenir par ce moyen à l’immortalité.
1754, V,III-IV